Musée de l'Ecole d'Hier "Louis Mailliot"


 
 
 


1914-2014 "Mémoire de l'école et devoir de mémoire"


La guerre

Correspondance Bouchon, Directeur de l'Ecole Normale de Charleville.

Dommartin, le 05 septembre 1914.

Monsieur le Directeur,

 
Je viens vous accuser réception de la somme de 339.10 F que vous venez de m'adresser en un mandat lettre et vous remercier de la sollicitude que vous nous témoignez en ces circonstances.
Je suis heureux de vous savoir hors de Charleville et loin de ces barbares. Ici nous n’avons, comme ailleurs sans doute que les renseignements les plus vagues. Il y a une quinzaine je demandais vainement à Charff des nouvelles de l’Ecole. Lorsque l'on se battait du côté de Signy, Madame Bouchon télégraphiait à sa Directrice, pas de réponse bien entendu.
Enfin le 3 septembre j’ ai vu un chef de district de Givet lequel m’ a raconté comment on vient d’ évacuer successivement les gares de Givet à Châlons inclusivement, puis bien vaguement, ce qui a dû se passer dans les Ardennes. Cependant nous aurions bien voulu savoir si Charleville a bien souffert.
Aujourd’hui nos villages s’ affolent : ce matin on entend le canon dans la direction de Vitry. Bien que je pense que le danger ne soit pas aussi pressant, ni peut-être en marche sur Dommartin, nous pourrons songer à nous réfugier dans le Jura où nous avons de la famille. Je vous préviendrai.
Nous pensons que vous avez passé un mois d’ août bien pénible, plein d' inquiétude pour vous et les vôtres qui ont dû subir de suite l'envahisseur. Aussi souhaitons-nous que vous trouviez à Montpellier, dans la mesure du possible, un calme reposant.
Madame Bouchon vous envoie ses bons compliments.
Veuillez recevoir, Monsieur le Directeur, mes remerciements, et l'expression de mes sentiments respectueusement dévoués.
 
F Bouchon
(Archives Départementales des Ardennes.1914-1918)

Dommartin, le 07 septembre 1914.

Monsieur le Directeur,

Je m' empresse de répondre à votre lettre du 29 août qui m' arrive seulement aujourd’hui, soit deux jours après votre mandat lettre.
Le récit que vous nous faites de l’évacuation de Charleville nous émeut profondément ; nous sommes navrés de toute cette désolation.
Je suis sans nouvelles de mes collègues. D’ abord j'espérais que Sauvageot aurait pu gagner Brauvillers 1ère quinzaine d’ août ; et aujourd’hui je me demande si mes amis auront pu continuer leur pénible exode jusqu’ à ce pays. A tout hasard je vais envoyer un mot à Brauvillers. Mais vous Monsieur le Directeur, au prix de quelles fatigues avez-vous gagné Paris ?
Les renseignements exacts font toujours défaut ; et au sujet de Charleville, je ne sais guère que ce que je vous racontais avant-hier. Cependant j'ai omis de vous dire que ce chef de district pensait que Charleville avait relativement peu souffert car des commerçants qui avaient quitté la ville à bicyclette y retournaient de Reims. Hier le fait m’ a été confirmé par des Ardennais que j'ai vus ici, fuyant le pays : Sedan et les environs ont beaucoup souffert, Charleville non.
Depuis avant-hier la route est sillonnée sans interruption par de longues théories de voitures de paysans notamment qui fuient les Ardennes et l'est de la Marne. J'ai parlé à des gens de Charbogne, Autruche, région d'Attigny, SommePy, Laval-s-Tourbe (près de Ville –s-Tourbe, pays de Melle Maucourant), Ste Menehould, environs de Vitry etc... Région d'Attigny, on s'y est battu ; de nombreux villages sont incendiés, -même chose à Ville-s-Tourbe, dans tous ces villages on a fait évacuer, puis  dans d ’autres l'affolement a gagné.
C'est un spectacle lamentable de voir ces pauvres gens aller au hasard, emmenant avec eux les objets les plus hétéroclites. Beaucoup logent à Dommartin pour être remplacés demain par d'autres.
Les Allemands menaçaient de s'étendre jusqu'à Saint Dizier, et ce matin la gare s'attendait à être évacuée quand on avait venu dire ( ?) que les ennemis venaient d'être refoulés lors d'un combat près de Sermaize.
Hier le 21ème Corps était aux environs de Wassy et le public raconte qu'il marche dans la direction de Brienne Vitry. De grand matin aujourd’hui le canon s'est fait entendre dans cette direction sans discontinuer jusque vers 9 h puis une accalmie et à 11 h on l'entendait à nouveau.
Comme bien des gens du village nous sommes prêts à partir. Ne pouvant compter sur les trains, nous prendrons nos bicyclettes avec le strict nécessaire et nous nous dirigerons sur Dijon pour de là gagner le Jura.
Je vous écrirai à Montpellier dans une dizaine de jours à moins que d'ici là j'ai à vous donner des nouvelles susceptibles de vous intéresser.
Nous avions écrit à la famille Guillaume. A-t-elle reçu notre lettre ? Est-il possible de communiquer avec les Ardennes ? Tout cela est fort douteux. Nous nous sommes demandés si Mme Lupin avait pu gagner la Savoie et si son mari était sous les drapeaux. Et notre inspecteur qu'est-il devenu? Lorsque nous avons pris le train à Charleville, Mme Port partait pour Amiens.
Enfin comment retrouverons-nous notre pauvre maison ?
Pardonnez le désordre de mon bavardage, Monsieur le Directeur, l'influence de l'affolement du voisinage me gagne un peu.
Mme Bouchon vous renouvelle l'expression de ses meilleurs compliments, et je vous prie de croire, Monsieur le Directeur, à mes sentiments de bien affectueux respect.
 
F Bouchon
 
Mme Bouchon est sans nouvelles de ses collègues.
(Archives Départementales des Ardennes.1914-191)
 

Dommartin, le 17 septembre 1914.

Monsieur le Directeur,

J' ai souvent été interrompu en vous écrivant ma dernière lettre, aussi ai-je oublié de vous parler du bombardement de Charleville. J' ai lu l’ article du Daily Telegraph, et j’ en avais été émotionné. Cependant je demeurais un peu perplexe en rapprochant ces dires de ce que vous m 'aviez raconté de l’ évacuation de Charleville. Or dimanche j’ ai rencontré dans le village un émigré de Dom-le –Mesnil. Cet homme a quitté Dom le 29 août ; à cette époque il n’ avait aucunement entendu parler de la destruction de Charleville ; il savait que la ville avait été évacuée, et que le fort des Ayvelles n’ avait pas donné - ( ?)

Pour ce fort j’ ai entendu raconter des choses navrantes.-  Lundi j’ ai lu sur un journal local « Le Petit Champenois » un entrefilet de trois lignes démentant la nouvelle du Daily. Enfin hier soir – en en montant la garde au passage à niveau ! – j’ ai lu sur le Petit Journal une lettre du Maire de Neufmanil relative à cette destruction. Peut-être l’ avez-vous lue. Si elle n’a point passé sous vos yeux en voici la copie : ... » J ’ai quitté Charleville et Mézières le 26 août à 9 h du soir. Aucune de ces localités n ’avait encore reçu de boulets ni d ’obus. Le génie avait seulement, les journées précédentes, fait sauter les ponts.- Par contre, les Allemands qui avaient envahi Nouzon et Neufmanil, la première de ces communes à 10 h du matin, la seconde à 2 h du soir, avaient bombardé ces deux localités. Le même soir ils bombardaient aussi le fort des Ayvelles.- Le jeudi 27 août je suis parti de la ferme de de Praël où j’ avais passé une partie de la nuit. A 6 h ½ le matin, Charleville était encore indemne mais les personnes rencontrées sur ma route m’ont dit que Charleville avait reçu quelques obus dans le courant de l’ après-midi. Ils ajoutèrent toutefois que ces obus n’ avaient occasionné aucun dégât.
                                               «  Dubois »

                                                                            .........................................
Souhaitons que le Daily ait été induit en erreur, mais dans quel état retrouverons-nous nos foyers !
 Avec tous les émigrés, Dommartin a plus que doublé de population. Mais quel triste spectacle que celui présenté par ces gens qui ont tout abandonné et qui sont là avec les objets les plus bizarres de leur ménage. Nous avons à la maison une famille du Chesne : elle partira demain. Sans espoir de retrouver quoi que ce soit. Cet exode ne va pas sans être escortée de maladies, de décès – Ce matin on enterrait un enfant  et de naissances prématurées : deux à Dommartin. Hier passaient des émigrés à la recherche de l’ endroit où ils ont enterré une jeune femme morte en couches lors d’une fuite. Ces gens ne se souviennent de rien ils ont précipitamment enterré cette malheureuse pour la remmener dans leur village à leur retour. J 'ai appris que les familles Daux, Grosselin, Lefebvre ont dû se réfugier dans nos régions ; mais elles sont peut-être dans la vallée de la Marne. Le mauvais temps de ces jours-ci ne me permet pas d’ assez longues courses pour élargir mon rayon d’ investigation.
  Nous n’ avons toujours pas de nouvelles de nos connaissances, et cela nous inquiète. Ce matin, certains prétendent entendre le canon ; je prête l’ oraille en vain.
  D’après les dépêches le combat doit avoir lieu un peu loin d’ ici.  Les hommes sans travail sont partis ce matin pour St Dizier où ils enterrer dans les environs les cadavres qui jonchent encore le sol. Quelle désolation !
  Excusez-moi, Monsieur le Directeur, et veuillez recevoir l ’expression de mon affectueux respect.
 
                                                                                                              F Bouchon

(Archives Départementales des Ardennes.1914-1918)
 

Dommartin, le28 septembre 1914.

Monsieur le Directeur,

        Je suis inquiet sur le sort des lettres que je vous ai adressées à Montpellier. Dans l’ une d ’'elles je vous demandais conseil sur la conduite à tenir lorsque viendrait l’ époque de la rentrée. C' ’est le jeudi 1 er octobre et les Allemands sont toujours dans les Ardennes.
L’ 'administration nous donnera-t-elle un poste provisoire, et en cette occurrence aurait-il fallu donner signe de vie au ministère ?
      Je ne veux cependant pas exagérer mes soucis puisque vous savez où je gîte.
 
    Hier matin j’ ai enfin reçu une lettre de M. Sauvageot. Le collègue est réfugié à Troyes, 13 rue Jaillant, depuis trois semaines. Après maintes fatigues il est allé de Charleville à Châlons ; puis de là on l’ a évacué sur Troyes. Charff s’'est rendu à Paris mais Sauvageot ignore ce que sont devenus Bestel et Guillatre.
 
    Sauvageot m'écrit: « ...il n’y a rien eu à Charleville, qui paraît-il, est bien tranquille. On a parlé de sa destruction dans les journaux
c’ est faux. Bouchez Leheutre en parle aussi. Il y a une commission avec P. Gailly, Ménager, Blairon etc... à ce que l’ on dit... »- Il sait que vous êtes à Montpellier mais semble ne pas avoir reçu son traitement. D ’'ailleurs ce matin je reçois une lettre de sa mère, lettre datée du 19 et dans laquelle Mme Sauvageot se montre fort inquiète d’ être sans nouvelles de son fils. Elle me dit avoir reçu le mandat lettre que vous envoyez à S. et qu’elle en a touché le montant le 6 septembre sur l’ordre de la receveuse des postes qui, à cette date critique,
s’ attendait à partir. Le traitement est donc en sûreté de la maman.- Par ce courrier, je réponds à la Mère et au fils, mais j’espère que, dans ces trois jours, Sauvageot a pu rassurer sa famille.
 
   Il nous tarde, Monsieur le Directeur, de rentrer à Charleville, d ’être fixés sur ce que l ’on trouvera. Plutôt l’ incendie que les horreurs !
 
   Mme Bouchon est à peu près sans nouvelles de son école. Seule Mme Piot lui a écrit pour lui dire qu’elle est dans sa famille à  Corbinay, Haute Saône. Elle ignore ce que sont devenues ses collègues.
 
   Nous retrouvons-nous bientôt ? C’est le souhait que nous formons. Mais cette retraite est si dure ! Hier nous avons entendu le grondement du canon  toute la journée. C 'était dans la direction de Saint Mihiel.
 
   Je vous souhaite bonne santé, Monsieur le Directeur, et vous prie d’ agréer, avec les bons compliments de Mme Bouchon, l ’'expression de mes sentiments d’ affectueux respects.
 
 
                                                                                                              F Bouchon

(Archives Départementales des Ardennes. 1914-1918)
 
          

Un maître, un homme.

Portrait et vie de Alexis COLAS, né le 22 septembre 1855, fils d’un honnête maréchal de village, devenu instituteur en 1874. En retraite en 1911, il se retire à Bossus-les-Rumigny dont il devient le maire. C’est là qu’il subit la guerre de 1914 en protégeant son village. Il décède dans sa 80ème année le 17 février 1935.

(Pour lire les documents numérotés de 1 a 6 cliquez dessus)


















































 
"L'information"
Vue par les allemands
.

 

Français, j'ai salué ta femme
En pleurs, sur le bord du chemin,
J'ai même embrassé ton gamin
Dont la voix en vain te réclame.


Français, j'ai veillé sur ta ferme
D'où les serviteurs avaient fui.
J'ai mis ta moisson à l'abri
Laissant chômer mon glaive, inerme.

 
Français, j'ai cultivé tes plaines
Les grains vont bientôt lever,
Et – que la paix vienne à régner -
Tu feras tes récoltes pleines.
 
Français, pourtant si tu m'assailles,
Mort à toi, ennemi ! héros !
Mais le soir, après la bataille,
J'irai prier sur ton tombeau.

 
 
Les enseignants ardennais
dans la première guerre mondiale
.


De la craie au Lebel, en moins de trois semaines !
 Après des cérémonies du 14 juillet  marquées par un timide retour du soleil, les enseignants étaient en vacances mais les événements de Sarajevo inquiétaient ! L’immense majorité estimait que les choses allaient finir par se calmer  mais quelques alarmistes prétendaient qu’on « y allait tout droit !». L’orgueil et la bêtise des hommes leur donnèrent raison ! Prêtes de longue date, les affiches de mobilisation générale furent placardées dés le 3 août, les retraites suspendues, les normaliens appelés à remplacer les mobilisés avec recours à des intérimaires et les vacances sacrifiées pour aider les autorités civiles. Les classes post 1893 partirent aussitôt vers les lieux de rassemblement où armes et paquetages les attendaient. Les enseignants ardennais dont beaucoup (près des 2/3) étaient porteurs de grades allant de caporal à capitaine (surtout des sergents et des sous-lieutenants) participèrent glorieusement à ce rouage essentiel que fut l’encadrement des troupes sur le terrain.
  La fulgurante avancée allemande, ponctuée de violentes exactions comme à Haybes ou à Margny, prit au piège beaucoup d’Ardennais abasourdis alors que d’autres, surtout dans le Sud eurent le temps de fuir. Le destin des enseignants prit donc trois formes différentes : les combattants, les hommes et les femmes (Certaines ne retrouvèrent leurs maris qu’en 1918 !) obligés de travailler dans  un département soumis à une occupation implacable  et ceux qui s’échappèrent en migrant  vers d’autres régions de France où ils exercèrent leur métier.
Mourir ou survivre au champ d' ’horreur !
 
Dépourvus de protections, vêtus d’uniformes d’opérette rouge et bleu, simples pions d’un Etat-Major porté à l’offensive jusqu’à l’aveuglement parce qu’il n’avait nullement compris la formidable puissance destructrice de l’artillerie et des mitrailleuses ennemies, nos « pioupious » payèrent le prix fort ! Une trentaine d’enseignants disparurent dès les premiers mois de la guerre, frappés surtout par des éclats d’obus, d’autres étant blessés ou mutilés comme O. Bourguignon, brillant élève de Normale Sup devenu aveugle. 
    Les très nombreuses citations (ainsi 5 + une blessure en deux ans de guerre pour le sous-Lt Petitfils, de La Férée, tué en attaquant une redoute à la grenade !) dont firent l’objet les enseignants ardennais, témoignent de leur conduite exemplaire au front. Tous, des petites mains (le fourrier, le vaguemestre, le téléphoniste, l’agent de liaison ou l’homme de corvée…) jusqu’aux sous officiers qui commandaient leur section ou leur compagnie firent preuve d’un courage et d’un héroïsme qui ne se comprend que par le contexte patriotique de la troisième République et l’état d’esprit de combattants dont les biens et les familles étaient sous le joug de l’ennemi.

 
Le sort des occupés pendant les « Besatzungzeiten » (temps d’occupation)
 
   La main de fer de l’occupant tenait le pays et la population devait subir exactions, privations et rapines mais personne ni du côté français, ni du côté allemand ne souhaitait voir les enfants baguenauder par monts et par vaux.
   Avec des moyens limités, des locaux parfois improvisés et seulement un tiers d’enseignants expérimentés, l’inspecteur V.Arnoux fit ce qu’il pouvait avec les municipalités pour rouvrir rapidement les écoles. Soumis aux exigences allemandes (Une institutrice rocroyenne devait aussi « ramasser les herbes médicinales » avec ses élèves), les enseignants firent souvent de leur mieux pour atténuer les souffrances de la population à l’image de cet instituteur de Ham sur Meuse qui organisait une soupe pour les classes, de A. Martinet qui géra l’administration de la commune à Poix-Terron ou de l’institutrice de Lalobbe qui demanda au général prussien de protéger son village et les blessés qu’elle y soignait.
      D’autres choisirent la rébellion ainsi J. Malicet qui s’enfuit au Royaume Uni par la Hollande afin de rejoindre l’armée française ou l’instituteur de Flaignes : E. Hugueville qui fut fusillé pour avoir aidé et hébergé des militaires français restés derrière les lignes de front.


Après la guerre.
Beaucoup des mobilisés ne revinrent pas, d’autres portaient dans leur chair ou dans leur esprit de terribles traumatismes. Pour les survivants, souvent fiers de leur croix de guerre ou pour les officiers et les plus méritants, de leur légion d’honneur, après une démobilisation qui se fit attendre, le temps du      
 Flaignes (E Hugueville)
retour à la vie civile était venu. Quelques uns changèrent de voie pour devenir professeurs, inspecteurs voire percepteur ou cadre académique alors que nombre de ceux qui avaient quitté les Ardennes  dès l’arrivée des troupes impériales choisirent de ne pas revenir ce qui fut aussi le cas d’un certain nombre d’anciens combattants qui demandèrent un exeat.
     Pour les autres, et, à l’exception d’un ou deux cas difficiles, c’est presque naturellement qu’ils abandonnèrent le Lebel et sa « rosalie» pour retrouver le tableau noir et la craie pour un déroulement de carrière tout à fait normal, les bonifications de guerre en plus. L’un d’entre eux le ct Féron, instituteur à  Voncq, eut même , à nouveau, l’occasion de se distinguer lors des combats de 1940.
  En conclusion, on peut affirmer que le comportement des enseignants ardennais lors de la première guerre mondiale fut exemplaire et justifie amplement l’existence du monument aux Instituteurs morts pour la France sis près de la gare de Charleville. Ils constituèrent, entre l’état-major et la troupe, le maillon essentiel de l’encadrement qui permit à la France de tenir et de remporter la victoire. Nombre de ces héros, trop vite retombés dans l’anonymat mériteraient sans doute aujourd’hui, une meilleure reconnaissance.
   
    D’après Raymond STEVENIN, professeur IUFM honoraire « la guerre des sous off ou les enseignants ardennais dans la première guerre mondiale », à paraître dans Terres Ardennaises.




La tombe de Vital Trezain à Signy-Montlibert



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